lundi 29 septembre 2025

Revenir en France, 11 ans après

Ce ne sont plus des nouvelles du "Far West", mais des nouvelles du "Phare Ouest" (merci Breizh Cola pour l'idée) que je vais désormais poster ici de temps à autre.

Nous sommes en Bretagne depuis mi-Juillet, et avons retrouvé un peu de stabilité depuis l'arrivée de notre déménagement début août, après deux mois d'hôtels, AirBnb, ou à dormir dans les avions...

L'arrivée du conteneur à la maison, 63 jours après avoir vidé notre ancienne maison californienne

Presque tout a changé pour nous depuis le mois de juin, et pour le moment toute la famille est super contente de la transition. Les enfants adorent l'école en France (oui, vous avez bien lu !), la cantine le midi ("on a du pain et du fromage tous les jours !"), et l'intégration dans leurs nouveaux clubs sportifs se passe très bien. C'est dur, la marche est haute, mais ils aiment !

Deux secondes après cette photo, Thomas va décocher un tir de loin et marquer son premier but en France, et contre un club pro, le FC Lorient, s'il vous plaît ! 

L'emménagement n'a pas été simple, surtout avec plusieurs batailles à mener en parallèle :

  • Ranger nos affaires et acheter de nouveaux meubles pour remplacer la casse des déménageurs
  • Faire de petits travaux dans la maison (peinture, papier peint)
  • Continuer avec mon activité professionnelle comme si de rien n'était (une erreur - j'aurais dû couper pendant au moins 15 jours) 
  • Faire l'administratif en France (nos cartes d'identité, cartes vitales, etc. Tout était expiré)
  • Créer une nouvelle entreprise en France pour des raisons principalement fiscales
Et la liste est sans doute bien plus longue, mais les premières semaines n'ont pas été drôles. On pensait enfin en finir avec le temporaire en récupérant nos affaires début août, mais non, deux mois plus tard, nous sommes toujours dans les travaux et le temporaire : Toujours pas de carte vitale, toujours des travaux à faire, toujours du rangement restant...

Heureusement qu'on a une belle petite maison dans un cadre vert à la campagne... Avec des œufs frais tous les matins, car nous avons deux poules !

Du coup, je dis souvent que c'est fini, je ne ferai plus jamais de déménagement international, c'était le dernier. Mais c'était déjà le cas il y a 11 ans, donc...

Dans tous les cas, tout va bien. On s'habitue à un rythme de vie différent, où on apprend le vendredi où sera le sport du samedi, où les usines de meubles ferment en août et donc pas d'autre choix que d'acheter à l'étranger si on veut se remeubler avant octobre. La réunion de rentrée ? Oh, ce sera durant la seconde semaine, pas le jour avant la rentrée ou le premier soir. Quelles fournitures amener ? On n'en a pas besoin la première semaine, apprend-on deux jours après la reprise !

Quand on a été habitués à tout planifier à l'avance, toujours anticiper, compter sur l'accès à tout, tout le temps, ça change un peu. Mais on s'y habitue vite, et ce n'est pas si mal que ça. La vie en France, c'est clairement cool-cool par rapport à la vie aux US, et c'est quelque chose dont on ne se souvenait pas.

Je ne comprenais pas pourquoi les Américains disaient toujours que la vie aux US était "à toute vitesse tout le temps", et quand ils viennent en Europe ils envient le style de vie différent et le fait que tout bouge moins vite. Maintenant, je comprends ce qu'ils veulent dire !

On vous présente Caramel et Blondie, nos deux poules qui nous font rire tous les jours !

Notre seul bémol pour le moment, c'est de ne pas avoir pu encore explorer grand-chose en Bretagne, avec toutes ces contraintes à gérer post-installation. Mais ça fait du bien de pouvoir faire des soirées foot sur Canal +, de ne pas avoir la boîte aux lettres remplie de pub tous les jours, de ne pas devoir payer partout et tout le temps sans raison, de pouvoir ouvrir les fenêtres l'été pendant presque toute la journée sans avoir à craindre le soleil ou la qualité de l'air à cause des incendies...

Saint Cado en Bretagne

Le climat breton n'est jamais ennuyeux. car la météo est très dynamique, ce qui veut dire qu'on a du soleil tous les jours, mais qu'on passe aussi parfois par les 4 saisons dans la même journée. L'avantage, c'est que le mauvais temps ne dure jamais longtemps, la mer pousse les nuages avant d'en amener d'autres... Les panneaux solaires produisent bien, et j'al'entraîneur recréer un système solaire + batteries, le résultat est satisfaisant !

C'est la rentrée !

Notrel'entraîneurte, c'était l'école, car écrire le français ça ne s'improvise pas, et c'est pourtant ce que Clara et Thomas ont dû faire, et continuent à faire, même si les progrès en à peine un mois sont assez spectaculaires, et les premières notes sont plutôt bonnes, voire excellentes pour Thomas !

Quelques petits loupés ou problèmes qu'on n'avait pas vu venir : 
  • Le jour où l'entraineur de foot demande à Thomas de faire 10 pompes, il ne bouge pas. Moment de confusion, l'entraîneur mime des pompes, Thomas : "ah, des push-ups, OK!". C'est vrai que ça ne fait pas trop partie du vocabulaire de tous les jours à la maison, donc il ne savait pas.
  • Clara qui revient avec son agenda scolaire vide : "Tu n'as pas de devoirs ? Si, mais je sais lire en attaché, alors je peux pas écrire les devoirs !". Du coup, la maitresse imprime les devoirs pour Clara, quand elle y pense...
On peut aller marcher (ou courir) dans les bois depuis la maison, ce qui est génial

Le chemin suit son cours, et c'est certain que c'est assez unique et appréciable de vivre en france avec des revenus californiens... Financièrement, c'est une superbe opération à ce jour. Dans la vie de tous les jours, c'est plutôt bien aussi. Les kids ne veulent plus jamais retourner aux Etats-Unis, mais ils ont le temps de changer d'avis !

Pour ma part, j'y retourne aujourd'hui même pour une conférence à New York City cette semaine. J'aurai une autre conférence en Pologne en Novembre, une première. Cette fois, ce ne sera plus "A nous la Californie",  mais "A nous l'Europe" !

lundi 30 juin 2025

La fin, 11 ans après...

J'écris cet article 11 ans jour pour jour après notre arrivée en Californie, à la différence près que demain sera notre dernier jour en Californie avant de nous envoler pour grosse dizaine de jours en Floride, d'où nous espérons repartir avec une championne des Etats-Unis de twirling bâton ! Une affaire à suivre...

La maison que nous louons (AirBnb) ces derniers jours à West Sacramento

En attendant, toute la famille a hâte de prendre l'avion. Nous n'avons plus de maison depuis le 6 Juin, ni de voiture depuis le 25, donc nous louons et bougeons d'endroit temporaire à endroit temporaire depuis le début du mois, ce qui peut ressembler à un mois de vacances, mais ce n'a pas été le cas, bien loin de là !

Dernière photo devant la maison avant de la vendre le 6 Juin

Cela a beau être notre quatrième déménagement international, rien n'est jamais simple. Il y a toujours des imprévus, des embûches, des délais. Par example, l'argent de la vente de la maison aurait dû nous être viré dès le 6, mais n'a vraiment été disponible sur notre compte en banque US que le 20, et après plein d'autres soucis et délais, finalement transféré en Europe aujourd'hui le 30.

Entre temps, Trump a décidé de lancer des missiles sur l'Iran, donc le dollar a continuer de s'écrouler par rapport à l'Euro, et nous avons perdu 17 000 dollars en taux de change dans l'intervalle... Et notre déménagement est toujours en Californie !

Pendant le déménagement à la maison...

Notre container ne quittera Oakland que le 2 Juillet, le même jour qu'il y a onze ans. Pourtant, tout a été emballé les 2 et 3 Juin. Pourquoi ce délai ? La faute à un vélo électrique, pourtant approuvé initialement par la société de déménagement, mais refusé par les transporteurs car "trop dangereux". Il faut m'expliquer comment sa batterie, fabriquée en Chine, est arrivée aux USA, dans ce cas là... 

J'ai dû me débarrasser du vélo pour un quart de sa valeur d'origine, pour le bonheur d'un des déménageurs, et 10 jours de perdus pour le déménagement en négociations et discussions finalement inutiles.

Ce fût le thème du mois de Juin : Perdre du temps et brûler des milliers de dollars, faute d'alternative. Voilà pourquoi j'ai hâte d'en finir !

Dernière course au lac Tahoe avec Thomas - 6 kms pour lui, qui a fait sa course avec moi, avant que je ne fasse un second tour et boucler un 12 kms.

Nous en avons tout de même profité pour dire au revoir à certains de nos endroits favoris, comme le lac Tahoe, où nous avons couru pour la dernière fois à l'une de nos courses favorites.

Ou encore marcher en famille le soir dans Sacramento :

Le vieux Sacramento depuis le bord du fleuve

Demain, ce sera le décollage de Sacramento pour la 156ème et probablement dernière fois. Même si j'avais dit que je ne ferais plus jamais de déménagement international (et ces derniers jours ont été un rappel du pourquoi - que d'emmerdes et de stress inutiles !), il ne faut jamais dire jamais, alors qui sait ?

Je ne pense pas qu'un autre aéroport arrivera à rattraper Sacramento...

En tous cas, ce nombre - 156 vols depuis ou à destination de Sacramento - indique à lui seul l'ampleur du qui a été accompli en 11 ans, et personne n'aurait imaginé un tel parcours à l'époque, alors je signerais volontiers pour autant de bonnes choses durant les 11 prochaines années !

Le Tower Bridge à Sacramento

En attendant, vous pourrez suivre nos prochains jours en Floride sur Facebook et Instagram. Ce petit road-trip sera une belle façon de finir ce chapitre aux USA. Pour l'installation en France, on verra !

mercredi 30 avril 2025

Le bilan business de 2024 - Business update n°33

J'ai réalisé que je n'avais pas publié de bilan business de 2024, et que mon dernier bilan business remonte à Janvier 2024... Il est donc temps de faire quelque chose et de publier une mise à jour !

En 2024, j'ai obtenu une nouvelle marque de reconnaissance majeure de mon industrie : Le titre de Microsoft MVP (Most Valuable Professional) en Technologies Web. C'est la deuxième compagnie majeure après Google à ainsi reconnaître mon expertise !

Comme annoncé plus tôt cette année, nous avons décider de rentrer en France cet été. Il serait donc légitime de se demander si mon business a quelque chose à voir avec cette décision, et la réponse est "oui et non". 

Oui, parce que depuis la pandémie COVID je ne fais plus qu'une ou deux formations en présentiel par an, ce qui veut dire que je peux travailler depuis n'importe où dans le monde, et qu'être en Californie ne m'aide plus du tout. C'est même plus un handicap qu'autre chose d'avoir autant de décalage horaire avec le reste du monde, notamment ces 9 heures avec l'Europe centrale.

Et non, parce que les choses pourraient très bien continuer de la sorte sans rien changer. 2024 a été la deuxième meilleure année de l'histoire d'Interstate 21, donc je ne peux pas me plaindre du tout :



En 2024, j'ai essayé diverses stratégies marketing pour vendre davantage de produits à mon audience existante (environ 15 000 personnes), mais rien n'a marché comme je le voulais. C'est probablement paradoxal de dire ça pour une année quasi-record, mais ces revenus supplémentaires ne sont pas venus d'initiatives marketing.

Dans les faits, le grand succès de 2024 a été la création de partenariats avec différentes entreprises qui revendent mes services de formations et certifications avec des revenus garantis chaque mois (minimum fixe + commissions).

Exemple de partenariat pour mes certifications Angular avec certificates.dev

Ce genre de partenariat permet à de plus grandes audiences de découvrir mes services et offre un énorme boost en crédibilité, tout en garantissant des revenus relativement passifs mois après mois. C'est la beauté des commissions sur ventes !

Et puisqu'on parle de commissions, j'ai décidé de profiter de ces derniers mois en Californie pour publier deux nouveaux cours vidéos avec LinkedIn Learning, dont les studios d'enregistrement sont à côté de Santa Barbara en Californie du Sud :

En mode studio chez LinkedIn, une super expérience quasi hollywoodienne !

Je peux donc ajouter une expérience de plus à la liste de toutes les choses hors du commun qui se seront passées durant ces 11 années en Californie :

Il me fallait immortaliser le "clap" de cette expérience en studio, surtout qu'on ne sait jamais si c'était un clap de fin ?

En 2025, je prépare donc la transition d'Interstate 21 vers notre nouvelle vie. La société va quitter la Californie pour s'installer dans le Wyoming, un état bien moins gourmand en taxes et formalités administratives, tandis qu'une compagnie jumelle devrait ouvrir ses portes en Bretagne cet été.

J'essaie aussi de profiter de ces derniers mois pour répondre aux invitations de Microsoft et Google et participer à différents événements et sommets pendant que j'en suis encore relativement proche, comme le sommet Microsoft MVP au siège de Microsoft à Seattle le mois dernier :

J'ai pu ajouter le siège de Microsoft à ma liste de campus et bureaux d'envergure visités durant ces 11 années en Californie. Entre ça, les bases militaires de la Navy et de l'US Air Force, les gratte-ciel des quartiers financiers à Boston ou San Francisco, j'aurai vu du pays et tellement d'environnements différents...

Même si mon business et mon activité professionnelle vont rester exactement les mêmes après notre retour en France, une page se tourne, même si j'espère pouvoir faire d'autres voyages business en Europe et y découvrir d'autres environnements de travail intéressants.

Et si ce n'est pas le cas, pas de problème. Nous sommes venus en Californie en 2014 avec une idée folle, celle de partir de zéro pour une nouvelle vie avec des revenus basés sur une entreprise que je venais de lancer, quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant.

Personne ne me connaissait, je n'avais qu'un ou deux clients, tout était à bâtir... Onze ans plus tard, l'entreprise est toujours là, je suis reconnu par Google, Microsoft, et des milliers de mes pairs partout dans le monde, ce qui est plus que ce que je n'aurais jamais pu espérer en arrivant ici. 

Ma cabine d'enregistrement insonorisée aux studios de LinkedIn Learning


Je n'aurais jamais rêvé du dixième de ce qui m'est arrivé professionnellement depuis 2014, donc à partir de maintenant, tout n'est que du bonus. Je n'ai pas vraiment d'autre ambition que de respirer l'air des sommets à pleins poumons, bien conscient qu'au top de ma carrière, il n'y a plus grand chose à espérer, plus vraiment de montagne à gravir, et que la seule direction possible, à un moment donné, sera vers le bas. 

En attendant, j'apprécie la vue et m'efforce de réaliser le chemin parcouru, parce que ça reste incroyable, indélébile, et tellement grand ! Quelle aventure ça aura été !